Tous concernés par les transitions

Dans le cadre de la 2^ème édition du festival Mûrs pour les transitions, les villes des Ponts-de-Cé, Sainte-Gemmes-sur-Loire et Soulaines-sur-Aubance rejoignent le festival en proposant 3 animations autour du sujet crucial de l’eau. Des temps de rencontre organisés en amont du festival dédié aux transitions écologiques et sociétales, tels des invitations à cheminer tous ensemble jusqu’au festival qui se déroulera du 14 au 16 juin à Mûrs-Érigné. Une collaboration qui prouve que le sujet des transitions est universel et va bien au-delà d’un seul territoire.

En attendant le festival, rendez-vous jeudi 13 juin à 20h30 à Sainte-Gemmes-sur-Loire

Qui est Fabien Esculier ?

Fabien Esculier, École des Ponts ParisTech Résident de Sainte-Gemmes-sur-Loire, Fabien Esculier est coordonnateur du programme de recherche-action OCAPI. Il est chercheur de l’École des Ponts ParisTech au Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains (LEESU).

Haut-fonctionnaire du Ministère en charge de l’Écologie, il a travaillé 6 ans pour différentes organisations dépendant de ce Ministère sur l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques de l’eau (Service Navigation, Direction Régionale de l’Environnement, Agence de l’Eau). En 2014, il a monté le programme de recherche-action OCAPI qui vise à étudier et accompagner la transition socio-écologique des systèmes alimentation/excrétion urbains et en particulier investiguer le potentiel de changement de paradigme dans la gestion des urines et matières fécales humaines par la séparation à la source et la valorisation agricole. Il a soutenu sa thèse en mars 2018 sur ce sujet. Il dirige ce programme qui s’est largement étoffé d’une équipe pluridisciplinaire de recherche-action (biogéochimie, agronomie, anthropologie, sociologie de l’innovation, géopolitique, écologie territoriale…) et qui est devenu centre de ressources national sur la séparation à la source.

Conférence « Sortir les excrétions humaines du cycle de l’eau pour économiser l’eau, préserver les milieux aquatiques et produire des engrais »

Les urines et matières fécales humaines ont largement été utilisées par l’humanité comme engrais agricole, comme les excrétions animales. Ce n’est que très récemment que les sociétés industrielles se sont détournées de cette ressource, du fait de la mise à disposition de très grandes quantités d’engrais de synthèse, issus de ressources fossiles.

Aujourd’hui, les excrétions humaines sont majoritairement collectées par le tout-à-l’égout, en mélange avec les autres usées urbaines et envoyées vers des stations de traitement des eaux usées. Du fait de leur grande dilution dans les eaux usées, il est très difficile de récupérer les nutriments des excrétions humaines et ces matières fertilisantes sont aujourd’hui principalement détruites lors du traitement des eaux usées.

Or, si elles étaient utilisées en agriculture, les excrétions humaines françaises pourraient couvrir les besoins de fertilisation correspondant à un tiers de l’alimentation humaine française. Depuis quelques années, un très grand nombre de projets de valorisation des excrétions humaines voient le jour en France, en particulier par la collecte sélective des urines humaines qui contiennent la majorité des nutriments excrétés par le corps humain. Face aux tensions sur la ressource en eau, sur le prix des engrais de synthèse et sur les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’engrais chimiques et à la destruction de l’engrais naturel de nos excrétions en station d’épuration, il existe aujourd’hui une grande variété de techniques et de filières de valorisation pour mettre en œuvre une économie circulaire et résiliente des excrétions humaines et préserver structurellement les milieux aquatiques en sortant ces matières du cycle de l’eau.